La photographie française en quête de visibilité

Le rapport « Vive la photographie française » publié par le CLAP en début d'année 2021 a dressé un état des lieux de la visibilité de la création photographique française au sein des institutions, centres d’art et événements culturels français au cours des six dernières années (de 2015 à 2020). Une mise à jour de ce rapport a été effectuée pour évaluer les tendances récentes en matière de soutien à la création nationale sur le territoire français, en tenant compte de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Le rapport a constaté que les grandes institutions ont tendance à privilégier les artistes internationaux, tandis que les plus petites structures se consacrent plus facilement à la création locale et nationale. Les résultats ont montré que la photographie française occupe une place importante dans la majorité des centres d’art et lieux culturels français ainsi que dans les manifestations, mais la création française manque cruellement de visibilité dans les structures ayant une résonance internationale.

à la MEP une photographie française invisibles

Dans son rapport, le CLAP a analysé les expositions monographiques et collectives des photographes français ou vivant en France dans les différentes institutions, et a constaté que le Jeu de Paume (sur les sites de Paris et Tours) représente à lui seul 85% des subventions publiques parmi les centres d’art conventionnés par le ministère de la Culture. En 2021, la moyenne générale sur les six années d’une présence de photographes français ou vivant en France dans les centres d’art subventionnés par le ministère de la Culture est de 31%. Cependant, la Maison Européenne de la Photographie à Paris continue d’invisibiliser les photographes français ou vivant sur le territoire, avec une moyenne de seulement 16% pour les quatre dernières années et zéro pour les expositions principales.

Les lieux photographiques subventionnés par le ministère de la Culture tels que le BAL, le Centre photographique Rouen Normandie et le Centre International de Photojournalisme à Perpignan concentrent plus de 50% des subventions, mais la représentation des artistes français reste insuffisante. Le BAL avait enregistré une moyenne de 38% entre 2015 et 2020, mais cette moyenne est passée à 33% en 2021 et à zéro pour l’intégralité de l’année 2022. Le Centre photographique Rouen Normandie a légèrement augmenté sa représentation des photographes français·es avec une moyenne de 28% au lieu des 24%. Le Centre International de Photojournalisme à Perpignan met en avant le photojournalisme français avec une moyenne de 89%.

les photographes français privés de BAL

Concernant les manifestations, le festival des Rencontres d’Arles bénéficie de 75% des subventions allouées par le ministère de la Culture, mais la moyenne de la représentation de la scène française dans sa programmation est en nette baisse depuis 2021 avec une moyenne de 24% sur les huit dernières années. Le festival Visa pour l’image à Perpignan, qui bénéficie de 9,4% des subventions du ministère de la culture, présente une moyenne homogène depuis ces huit dernières années, avec une représentation moyenne de 30% de photographes français dans sa programmation consacrée au photojournalisme.

En conclusion, bien que la photographie française soit présente dans la majorité des centres d’art et lieux culturels français ainsi que dans les manifestations, les grandes institutions et événements tels que le Jeu de Paume, la Maison Européenne de la Photographie, les Rencontres d’Arles ou Visa pour l’image continuent de privilégier les artistes internationaux et la création française manque de visibilité dans les structures ayant une résonance à l'international. Il est essentiel de mettre en place des pratiques pour faire rayonner le travail des photographes français et vivant en France sur l’ensemble du territoire national, afin de les exporter à l’international. Le rapport suggère que des mesures doivent être prises pour renforcer la visibilité de la création photographique française, en développant la présence de la scène française sur le territoire et à l’étranger.

D'après le rapport, il semble que la représentation des photographes français ou vivant en France reste insuffisante dans certaines institutions et événements majeurs en France. Les chiffres montrent que les grandes institutions ont tendance à privilégier les auteurs internationaux, tandis que les plus petites structures sont plus enclines à promouvoir la création locale et nationale. Cette tendance se reflète dans les chiffres de certains centres d'art et lieux culturels français, tels que le Jeu de Paume, la Maison Européenne de la Photographie, le BAL, les Rencontres d'Arles et Visa pour l'image, qui ont enregistré une présence moyenne de photographes français ou vivant en France inférieure à 40 %.

Cela étant dit, il est encourageant de noter que la crise sanitaire a peut-être contribué à de nouvelles pratiques, telles que la mise en avant de la création locale, ce qui pourrait expliquer la légère tendance à la hausse dans la présence de photographes français ou vivant en France dans certaines institutions et événements.

Néanmoins, il est regrettable que les photographes français ne soient pas suffisamment représentés dans les grandes expositions et événements internationaux, ce qui ne leur permet pas de bénéficier d'une visibilité à l'étranger. Il est donc essentiel de mettre en place un cercle vertueux pour faire rayonner le travail des photographes français et vivant en France sur l'ensemble du territoire national et au-delà de nos frontières, afin qu'ils puissent s'exporter à l'international.

En ce qui concerne la programmation à venir dans les musées français pour l'année 2023, il est effectivement dommageable de constater que la création internationale est presque systématiquement mise en avant, alors que la photographie française pourrait également être mise à l'honneur. Il est important de continuer à encourager les institutions à promouvoir la création photographique française et à donner aux artistes locaux la visibilité qu'ils méritent.


Le CLAP, ou Collectif de Liaison des Acteurs de la Photographie, est une association qui regroupe des professionnels de la photographie en France. Il a été créé en 1986 pour défendre les intérêts des acteurs de la photographie, tels que les photographes, les agences, les galeristes, les éditeurs et les centres d'art. Le CLAP a pour objectif de promouvoir la photographie, de soutenir la création photographique et de défendre les droits des photographes professionnels. Il travaille également à la reconnaissance de la photographie comme discipline artistique à part entière et à la valorisation de son patrimoine. Le CLAP est un interlocuteur privilégié du Ministère de la Culture et de nombreux acteurs du monde de la photographie en France.

La photographie française manque cruellement de visibilité dans les institutions et événements majeurs en France, d'après une mise à jour du rapport "Vive la photographie française". Bien que la tendance soit légèrement à la hausse, les institutions et événements majeurs en France continuent de privilégier les auteurs étrangers, ce qui rend difficile la promotion des photographes français au-delà de nos frontières. Il est donc essentiel de mettre en place un cercle vertueux pour valoriser leur travail à l'échelle nationale et internationale.