Jean-Michel Pailhon - Comment est ce qu'on construit une collection? Ça a été dit très bien par John [Karp] c’est la sérendipité, et surtout c'est demander aux artistes. J'ai une assez grande confiance dans les artistes. Ce sont des gens que j'aime beaucoup. Je suis ami avec pas mal d'entre eux. Encore une fois, j'ai une galerie, donc j'aide certains à faire leur première exposition. Et en général, il n'y a pas un meilleur collectionneur qu'un autre artiste. Et ça, c'est quelque chose que j'ai appris dans le monde d'avant. Avant, c'est le monde de la photo argentique et dans le monde du street art. C'est comme ça que j'ai collectionné les plus grands artistes, les meilleurs artistes de mon point de vue.

On construit une collection par sérendipité, il n'y a pas de meilleur collectionneur qu'un autre artiste 

C'était l'époque où Banksy disait : Mais moi, ce que j'ai fait, d'autres l'ont fait avant moi, et que ce soit Black Laura ou Shepard Fairey. C'est comme ça que je suis allé vers eux. Je fonctionne beaucoup comme ça, c'est à dire par sérendipité et puis ensuite en connaissant un artiste que j'aime bien et je lui demande ce qu'il aime bien. Ou simplement lui simplement on communique. Et c'est vrai que dans les NFT, dans l'art en général, ce qu'on appelle la photographie NFT notamment, c'est plus particulièrement sur Twitter que ça se passe, pas du tout sur Instagram, qui est d'ailleurs un site assez surprenant par rapport à ça, parce qu'ils ont effectivement toute une stratégie.

Dimitri Daniloff - Mais il y a une chose qui est très important de comprendre, c'est qu'on n'achète pas un NFT sans connaître l'artiste. On peut commencer à acheter un NFT sans connaître l'artiste. Mais il y a beaucoup de relations qui se déclenchent. Avec tous les NFT que j'ai vendu, je suis rentré en contact avec les collectionneurs pour leur parler, leur expliquer mon travail. Il y a vraiment une relation à créer entre les deux.

Jean-Michel Pailhon - Merci beaucoup pour le déroulement [du wallet à l'écran]. En fait, il y en a beaucoup je crois sur ce wallet là. Quand on parle de collection, en fait, ça veut rien dire et tout dire à la fois. C'est à dire que cela, c'est ce qu'on appelle un wallet. C'est comme si vous aviez une adresse ou un email. C'est comme si vous aviez un email sur lequel vous avez reçu un certain nombre de choses. Donc j'ai reçu un certain nombre de NFT et comme vous pouvez le voir en scroll, c'est quand même très varié. Donc ensuite, quand j'essaie de faire des collections, j'essaie de prendre, d'extraire des œuvres qui ensuite, ont une sorte de dénominateur commun. Il y a à peu près 60 % de photos. Il y a aussi d'autres choses. Il y a ce qu'on appelle des PFP, notamment ce que l'on voit à droite. Et voilà. Moi, les styles font en tout cas des choses que j'aime comme vous. C'est quand même très hétéroclite. C'est très varié et par contre, ce qui en général génère un peu les achats, c'est ça reste quand même l'émotion, L'émotion que procure une image. Tout à l'heure, on en a parlé, même si il n'y a pas de physicalité immédiate avec le NFT.

Même si il n'y a pas de physicalité immédiate avec le NFT, ce qui génère les achats, c'est quand même l'émotion

Moi, j'ai quand même une émotion là. Typiquement, sur les quatre que vous avez en bas donc celle à la gauche est de Ben Zank et c'est plutôt l'absurdité. En fait, c'est ce sont des artistes qui commencent à être assez connus, qui sont américains et qui reprennent un peu le modèle de Erwin Wurm, pour ceux qui connaissent dans la photo plus classique et qui font des choses un peu absurdes, celui du milieu qui est le un des artistes les plus connus au monde aujourd'hui. C'est Isaac Drift Wright. C'est devenu une superstar en à peu près deux ans. Il y a une histoire incroyable. C'est quelqu'un qui était en prison pendant un an. Il est sorti. Il était en prison à cause du fait qu'il prenait des photos justement de points très élevé aux États-Unis. Il a passé un an là bas parce que le système judiciaire américain est assez spécial. Sorti de là, ça a fait sa Street cred [abréviation de l'expression Street credibility] et ensuite il est devenu effectivement très connu. Et c'est un artiste incroyable parce qu'il fait quelque chose que moi je suis incapable de faire. C'est qu’il monte en haut, de point très élevé et il se prend en photo avec ses Vans, ces chaussures que vous voyez. Ce sont ces fameuses Vans rouges qui sont très connues et c'est devenu quelque chose d'assez célèbre. Alors, je connais d'autres collectionneurs ou d'autres galeries qui disaient : Ça a déjà été fait 100 fois. Ben oui, mais en l'occurrence, c'est lui qui l’a popularisé.

le storytelling derrière une image fait partie de la valeur de l'image et du vécu de l'artiste

Dimitri Daniloff - Parce que ce qui est important, c'est que pour la plupart de ces artistes, il y a tout un storytelling derrière. Quand je disais tout à l'heure que quand on rentre en contact avec eux. Moi, quand je vends une œuvre à un collectionneur, une fois que j'ai vendu mon œuvre, je vais lui proposer qu'on se parle au téléphone, qu'on se parle. Donc ce n'est pas qu'un monde virtuel. Encore une fois, la relation avec les gens est très importante et tout le storytelling qui va derrière une image fait partie de la valeur de l'image, du vécu de l'artiste.
Il y a des artistes que des collectionneurs vont aider parce qu'ils vont aimer leur histoire. Encore une fois, on n'achète pas juste une image sans savoir ce qu'il y a derrière. Il y a tout ce que ça peut véhiculer, toute l'histoire qu'il y a avec.
Je voudrais qu'on appelle Ludovic Baron. Voilà, il est là. Donc Ludovic Baron qui est photographe NFT. Alors je ne sais même pas si on doit continuer de dire NFT ou pas. Il est photographe, il fait des images et il utilise la technologie NFT pour vendre ses images et les commercialiser. En plus ce soir, il vient de faire ce qui s'appelle un drop. Un drop, c’est le moment où vous allez révéler une nouvelle série. Donc voilà, ce soir c’est un privilège puisqu'il va nous le montrer.

Ludovic Baron - Bonsoir tout le monde ! Alors je pense que ça va s'afficher sur l’écran. Super intéressant, ce que tu racontes Jean-Michel. C’est une belle collection. [Mon ID Twitter] @LudovicBaron tout accroché.

Le Web3, c'est pas seulement les NFTs, c'est aussi toute une façon de mettre en scène son travail

Dimitri Daniloff - Alors pour les tous les tous les photographes qui seront présentés ce soir, il y aura un PDF qui va s'afficher. On va vous présenter un peu leur travail et à la fin de chaque série, pour chaque photographe présenté il y a un QR code. Donc si vous voulez garder contact, si son travail vous intéresse, il vous suffit de faire une photo de l'écran et avec le QR Code, vous arriverez sur leurs réseaux sociaux. 
Je vais vous présenter ces travaux. Je vais vous présenter aussi des façons de présenter un travail. Le Web3, c'est pas seulement les NFTs. C'est aussi toute une façon de mettre en scène son travail. Encore une fois, j'insiste sur le fait que l'on peut être photographe, travailler avec, être un puriste de la photographie et quand même présenter son travail avec des galeries virtuelles, avec des outils de notre époque. Voilà, donc je vais vous présenter tout ça.

Ludovic Baron - Jai fait une collaboration avec le Moulin Rouge pour me présenter brièvement parce que je pense qu'il n'y a pas forcément grand monde qui me connaît, ou peut être quelques uns. Mais moi, j'ai fait beaucoup de choses avec les monuments historiques et mon premier NFT, je l'ai révélé sur la Tour Eiffel en mai. C'est tout récent pour moi le NFT.

Dimitri Daniloff - Comment es-tu venu dans le monde du NFT ?

Ludovic Baron - En fait, ça fait plus d'un an que je me passionne pour le sujet et surtout d'une manière un peu plus générale, avec le métaverse. Parce qu'en tant que créatif, ça donne des possibilités mais complètement hallucinantes et infinie. Donc quand on a des idées et on se dit punaise dans le métaverse, je pourrais faire ça. Moi, j'ai toujours rêvé de faire des blockbusters, des gros films. On le voit de toute façon dans l'univers des images. C'est très cinématographique. J'ai même réalisé des courts métrages qui ont fait des millions de vues ou ce genre de chose. Mais aller plus loin, emmener le public dans une salle obscure pour les emmener dans un univers, c'est vraiment ce qui m'habite.
Et donc je me dis dans le métaverse, ça pourrait carrément les transporter en 3D dans des univers créatifs hallucinants. Le NFT est un peu un premier pas pour moi pour aller dans ce monde du Web3 et là de signer, par exemple, cette semaine avec le Moulin-Rouge leur collection officielle NFT. Ils ont été contactés de partout pour faire des NFT, et c'est avec moi qu'ils ont décidé de faire ça. Donc je suis le plus heureux. Et là, je vous révèle le premier tableau de la collection, il y en aura huit. Je l'ai appelé Vedette. Il met en scène Mistinguett à l'époque, dans les Années folles, face au Moulin Rouge, avec évidemment la foule qui est présente pour elle. 

Dimitri Daniloff - Comment est ce que tu produis techniquement tes images? Est ce que c'est la vente de NFT qui permet de produire des images? Est ce que tu produis toi même? Et après tu vends des NFTs ? Si tu veux nous expliquer un peu comment ça fonctionne.

Ludovic Baron - En fait, je suis dans le marché de l'art traditionnel aussi. Donc en étant dans le marché de l'art traditionnel, je fais des ventes de prints. Je fais aussi des ventes d'affiches Fine Art pour que ce soit un peu plus accessible. Mais j'ai aussi des très grands formats que les gens mettent chez eux.

Dimitri Daniloff - Ça m’intéresse la question entre le print et le NFT, est ce qu'un photographe peut vendre d'un coté son NFT et vendre un print ? Toi comment tu gères ça?

Ludovic Baron - Alors, moi je le gère ou je fais les deux. Donc ça veut dire que depuis que j'ai commencé le 5 mai à la tour Eiffel avec mon premier un NFT qui était vraiment une œuvre spécifique NFT.
Alors ça c'est une vente récente que je viens d’effectuer. Et c'est lié aussi à la tour Eiffel. C'était ma deuxième expo.
C'est le tout premier NFT que j'ai fait. En fait, comme c'était le 5 mai, on est en 2022. J'ai beaucoup réfléchi pour mon premier NFT que j'allais diffuser et je me suis dit OK, c'est quoi le thème 2022 ? Le vrai thème ? Parce que j'adore mettre des symboles. Il y a toujours des symboles cachés partout dans mes images et là je me suis dit que l'inclusion, c'est un thème qui est vraiment très puissant. En 2022, on peut voir toutes les couvertures de magazines qui évoluent en 2022. On peut voir dans tous les films, les acteurs, ça change. Il y a une évolution qui est vraiment flagrante et qui est belle. Et donc j'ai eu envie de faire un casting très particulier pour ce premier NFT. J'ai fait une mise en scène de la Masterpiece du musée d'Orsay qui est les romans de la décadence mais en version moderne. Et là, cette fois ci, normalement, ça représente une orgie d'époque avec les Romains. Là, on est avec des drag queen, on a des trans, on a des gays, on a vraiment toutes les ethnicités qui sont représentées et évidemment, on a aussi des hétéros. On a des filles magnifiques. On a toutes les beautés qui sont représentées avec toutes les morphologies et cetera.

Dimitri Daniloff - Je voulais revenir sur le fait, sur la compatibilité entre les NFT et les tirages. Comment tu gères ça? Parce que je pense que ce sont des questions concrètes pour les photographes débarquent dans le Web3. Est ce que je peux faire un NFT et vendre mon tirage à coté ? Ou est ce que je peux vendre à un NFT avec le tirage?

Ludovic Baron - Ma manière de faire c'est que je fais effectivement des prints et des NFTs. Ça veut dire que je propose à une personne qui a envie dans le métaverse d'afficher son NFT, par exemple dans un appartement virtuel ou une salle virtuelle ou tout simplement sur un écran d’art chez elle, la possibilité d'avoir une œuvre digitale avec son certificat et cetera, et aussi dans le monde réel, un grand tirage parce que je suis un amoureux du papier, de la texture et du physique. Donc je ne vais pas m'en priver malgré tout, même si je m'intéresse énormément au métaverse et et au web3.

Dimitri Daniloff - Et est ce que tu proposes des tirages avec le NFT?

Ludovic Baron - Non, c'est vraiment deux choses à part. Moi je sépare. 

Jean-Michel Pailhon - J'ai vite quelque chose à compléter là dessus. En tant qu’ancien collectionneur de photos argentique que j'ai arrêté et maintenant avec le NFT, il se passe deux choses. C'est l'artiste qui décide à la fin. Donc il ne faut pas oublier que c'est l'artiste qui décide. Même sur la propriété intellectuelle, ça reste l'artiste qui décide de donner ou non la propriété intellectuelle. Et la même façon sur les impressions physiques. C'est à nouveau l'artiste qui décide.
Et donc ça, c'est génial. Et en fait, le collectionneur, il est d’accord, parce que c'est normal, c'est un collectionneur. Et par contre moi ce qui s'est passé sur des NFTs ou c'était d'abord digital, il y a beaucoup d'artistes qui ont la gentillesse de proposer, de me tirer la photo en tout cas pour la partie NFT photos et de l'envoyer gracieusement. Et donc ça c'est super. Mais c'est amusant parce que quand ça se passe comme ça, je m'interroge à chaque fois sur qui a l'original. En fait qui a l’original ?

Dimitri Daniloff - C'est le problème. C'est le problème de lier un tirage avec un NFT, c'est que techniquement, si ton client est dans le même pays, tu peux lui offrir par exemple le tirage. Maintenant, si ton client, il est aux États-Unis…

Jean-Michel Pailhon - Tous les artistes qui m'ont envoyé des photos, ce sont des Américains.

Dimitri Daniloff - Oui, mais s'ils se font arrêter à la douane, moi j'ai eu le problème à la douane, c'est que t'es obligé de déclarer une image sans valeur.

Jean-Michel Pailhon - Non, ils trouvent toujours une astuce. Moi je trouve que les droits de douane à la noix, ça c'est la douane. Voilà, ils mettent, je ne sais plus combien, mais une valeur d'une œuvre ou d'un prix. Je ne sais pas si c’est peut être 1 000 €, je ne sais pas quoi. 
Et voilà, alors que ce n'est pas du tout la valeur parce qu’en fait.

Dimitri Daniloff - Techniquement, c'est là où est le problème. C’est qu'après sur le marché secondaire, c'est la même chose.

l'original, c'est le NFT qui est le négatif numérique

Jean-Michel Pailhon - Non mais en fait, là tu je vais être assez direct. C'est qu'en fait le print que je reçois, même si je suis très content de recevoir le tirage, il n'a pas de valeur pour moi. il a zéro valeur. D'ailleurs, j'ai un exemple, c'est qu'en fait tous les prints que je reçois et je le dis aux artistes ici ou là : Avec grand plaisir, merci beaucoup, mais par contre je vous préviens, je vais l'afficher au bureau, il restera au bureau et ça veut dire que le jour où je partirai de Ledger, ils resteront au bureau. Et moi, l'original pour moi, c'est le NFT parce que pour moi, le NFT c'est comme on dirait, c'est le négatif numérique.

Dimitri Daniloff - C'est là où je voulais en venir.

Jean-Michel Pailhon - Et puis c'est là. On ne peut pas le dupliquer. C'est à dire que là, typiquement je ne sais pas Drift ou d'autres personnes. En fait le NFT, il y en a qu’un. Celui que je vous ai montré, il y en a qu’un, il y en aura jamais qu'un seul NFT. Par contre effectivement, rien ne l'empêche, rien n'empêche personne dans cette salle. Si vous avez des bonnes connaissances dans des beaux labos photo, vous prenez en HD la photo sur les métadata. Vous allez chercher sur la blockchain et vous le retrouvez et vous allez le tirer. Et vous l'avez chez vous. Et si vous arrivez à retrouver la signature à nouveau de Drift, vous pouvez aussi la refaire.
Et à nouveau on revient sur ce que je vous ai dit au tout début de mon intervention sur un des panels précédents. C'est que pour moi, ça, ça n'a pas vraiment de valeur sur le plan monétaire et en tout cas encore une fois quand le NFT est l'œuvre originale entre guillemets.

Ludovic Baron - C'est hyper intéressant ce qu'il vient de dire parce qu'effectivement c'est ça qui est top pour les photographes aujourd'hui, c'est de pouvoir avoir cette certification véridique et qui vraiment rassure le client. Et c'est super de souligner parce que c'est un vrai vrai plus.

Jean-Michel Pailhon - Ça n'empêche absolument pas les artistes de vendre les prints par ailleurs. Moi, je suis un gros collectionneur d'une artiste qui s'appelle Kathleen Cronenberg, qui vend dans des grandes galerie à New York, à Londres… Les choses que moi j'ai acheté en NFT, elle les vend à dix ou 20 exemplaires. Il n'y a pas de problème. Les deux cohabitent très bien. Et dernière anecdote, je vais quand même laisser la parole à Ludovic. Moi, je collectionne Bruce Gilden qui est un grand photographe de l'agence Magnum. Un américain qui est assez connu, il est au MoMA. Eh bien, ce qui est amusant, c'est qu'il y a un argentique, un tirage argentique au MoMA et moi j'ai le NFT. Là encore, on va rigoler parce que dans cinq ans on va voir qui a la valeur.

Dimitri Daniloff - La valeur elle sera probablement plus sur le NFT que sur le tirage

Jean-Michel Pailhon - Comme je le connais bien, avec Bruce, on en rigole ensemble parce qu'on a une opinion tous les deux qui assez rigolote là dessus. Donc on verra dans cinq ans ce qui se passera. 

Ludovic Baron : Beaucoup vont dire, Mince, j'aurais dû foncer tout de suite et acheter ces NFT

Ludovic Baron - C'est bien qu'il y ait des mecs comme toi qui ont conscience de ça aussi. Après, chaque chose en son temps. Peut être qu'après ils vont dire : Mince, j’ai loupé quelque chose, j'aurais dû foncer tout de suite et acheter ces NFT. Mais après, c’est avec le temps, les gens vont s'en rendre compte de toute façon, puisque ça va nous faire évoluer dans le bon sens. Ça, c'est sûr.

Dimitri Daniloff - Et alors, Est ce que t'es en termes de plateforme ou est ce que tu as ta propre plateforme, ta propre smart contract? Comment ça se passe ?

Ludovic Baron - À l'heure actuelle, je suis sur Foundation.

Dimitri Daniloff - Tes images sont des grosses productions. Est ce que tu as ton propre smart contract?

Ludovic Baron - On voit avec les avocats s'il faut le faire évoluer. Là, par exemple, pour Moulin Rouge, c'est une belle question qu'on a eue parce que ce sont les avocats qui discutent entre eux, etc pour faire les licences et cetera. Et la question était justement elle a été soulevée tout à l'heure ici. Est ce que les gens peuvent faire des prints si on possède le NFT ? A priori non, En tout cas pas sur Foundation sur le smart contract de base. Donc on est plutôt serein sur ça, sauf si moi après effectivement je décide de rajouter une clause et donc quand je fais le mint, il faut que je le précise. Mais ce n'est pas le cas.

Dimitri Daniloff - C'est une option qui se pose souvent. Comme disait Jean-Michel, tu peux aussi… J’ai eu des clients qui achètent le NFT et qui l’impriment. Ils le demandent et tu peux autoriser ton acheteur, ton collectionneur à faire un print qui comme le disait Jean-Michel n'a aucune valeur.

Ludovic Baron - Et ça, c'est à la discrétion aussi, je pense que c’est entre eux et par la chance de se connaître. En plus c'est sympa, il y a un échange et on en a envie en tant qu'artiste aussi, de faire plaisir à son collectionneur. 

Jean-Michel Pailhon - Encore une fois, c'est en fait quand Ludovic va minter son NFT sur Foundation. En fait, il avoir son adresse qui va apparaître que c'est peut être LudovicBaron.eth. Et admettons que moi je bide [to bid = enchérir] et que ce soit moi qui l'emporte. Tu vas avoir mon [identifiant] qui va paraître. En fait, il n'y a pas d'intermédiaire puisque la plateforme est juste une plateforme de mise en relation. Et en fait, on va se connaître directement. 
Après, je peux choisir d'apparaître en anonyme, donc ça va être une adresse que personne n'est capable de lire. Et il n’y a personne qui sait. Par contre, comme en général je vais avoir lié mon adresse à mon compte twitter par exemple. On va être capable de me retrouver et on va pouvoir échanger comme ça. Donc il y a pas mal de fois où je rentre en relation avec un artiste après avoir gagné l'enchère et à ce moment, on échange. Et c'est là qu'ils disent : Est ce que tu veux que je te fasse un tirage de la photo ?

Dimitri Daniloff - Une dernière question. Ludovic donc pour tes productions, est-ce que les NFTs ont changé ta façon de produire des images ?

Ludovic Baron : les images sont animées pour amener les gens dans un univers mouvant

Ludovic Baron - Non, je les produisait déjà comme ça parce que ça fait. Moi, j'ai commencé avec le Petit Palais, donc je suis rentré par la grande porte du musée en 2013, avec une œuvre digitale déjà. Donc c'était de la photo-manipulation qui est du photomontage avec Photoshop tout simplement. À partir de là, j'avais fait une centaine de photos que j'avais assemblé et que j'avais recréé une image que j'avais dans la tête à partir de tous ces éléments photographiques. Et aujourd'hui, j'utilise encore cette technique. Sauf qu'il y a un petit plus, c'est que mes NFT sont animés. En fait ils sont bougent et c'est vraiment le petit plus. Ce qu'on a amené, c'est d'animer les images pour commencer à amener les gens dans un univers mouvant.

Dimitri Daniloff - Voilà, on imagine tout à fait ça avec de la profondeur, en ayant la possibilité de rentrer dans l’image.

Ludovic Baron - Oui, ça rajoute vraiment quelque chose.

Pour la première Nuit de la photographie au Salon de la Photo, Photographie.com a invité le monde de la photographie Web3 a partager une expérience professionnelle. Autour de Dimitri Daniloff, les perspectives nouvelles de la photographie en version 3.0 ont été explorées avec le photographe Ludovic Baron, le collectionneur Jean-Michel Pailhon et une ballade sur un espace Protoworld.