Jonas Kamm

La série Les Habitants résulte d’un processus de production hybride, à la croisée de l’architecture, de la sculpture et de la photographie. Ces images – des rendus bidimensionnels issus de l’espace virtuel 3D – prennent naissance dans un espace initialement modélisé par l’artiste au moyen d’un logiciel informatique. Kamm sculpte ensuite des figures à l’aide d’outils virtuels et d’une texture qu’il a d’abord « prélevée » photographiquement dans son environnement physique. Une fois les figures réalisées, le programme, imitant les outils de la photographie, permet à l’artiste de choisir un angle et, parmi un spectre de possibilités quasi illimité, de régler ses sources lumineuses, sa focale, son ouverture, etc. Les figures de Kamm, vaguement anthropomorphiques, sont comme des médiateurs flottant entre monde réel et monde dématérialisé. La réduction qui caractérise ces images, l’indécidabilité de leur statut font d’elles les vecteurs de récits non formés, les porteurs d’un sens potentiel mais encore imprécis, mystérieux, ouvrant un espace que nous sommes invités à remplir.